Saint Martin – Novembre 21

Nous célébrons aujourd’hui le saint patron de notre paroisse, St Martin de Tour, né en Hongrie au IVème siècle et enterré le 11 Novembre à Tour dont il était évêque.
Si St Martin n’a pas la popularité de St Antoine, de St Christophe ou de Sainte Rita, c’est un des saints les plus connus dans nos régions.

Il y a en effet près de 500 églises et chapelles qui lui sont consacrées en Wallonie. En France, 246 communes portent son nom et plus de 3 700 églises sont placées sous son patronage. De nombreuses églises lui sont consacrées en Allemagne, en Hongrie et en Suisse.
Si Martin n’a évidemment pas visité tous ces lieux, les communautés monastiques qu’il a fondé, les premières en Occident, vont continuer son œuvre d’évangélisation dans toute la Gaule.
St Martin est avant tout un évangélisateur. Il passa sa vie à parcourir les campagnes pour apporter la Bonne Nouvelle du Christ, à une époque où seules les grandes villes avaient été touchées par le christianisme.
Mais ne nous y trompons pas, : Martin n’était pas un théoricien, il évangélisait par l’exemple. L’épisode le plus connu de sa vie nous le montre. Reprenons le récit de Sulpice Sévère :


Un jour, au milieu d’un hiver dont les rigueurs extraordinaires avaient fait périr beaucoup de personnes, Martin, n’ayant que ses armes et son manteau de soldat, rencontra à la porte d’Amiens un pauvre presque nu. L’homme de Dieu, voyant ce malheureux implorer vainement la charité des passants qui s’éloignaient sans pitié, comprit que c’était à lui que Dieu l’avait réservé. Mais que faire ? il ne possédait que le manteau dont il était revêtu, car il avait donné tout le reste ; il tire son épée, le coupe en deux, en donne la moitié au pauvre et se revêt du reste. Quelques spectateurs se mirent à rire en voyant ce vêtement informe et mutilé ; d’autres, plus sensés, gémirent profondément de n’avoir rien fait de semblable, lorsqu’ils auraient pu faire davantage, et revêtir ce pauvre sans se dépouiller eux-mêmes. La nuit suivante, Martin s’étant endormi vit Jésus-Christ revêtu de la moitié du manteau dont il avait couvert la nudité du pauvre ; et il entendit une voix qui lui ordonnait de considérer attentivement le Seigneur et de reconnaître le vêtement qu’il lui avait donné. Puis Jésus se tournant vers les anges qui l’entouraient leur dit d’une voix haute : « Martin n’étant encore que catéchumène m’a revêtu de ce manteau. » Lorsque le Seigneur déclara qu’en revêtant le pauvre, Martin l’avait vêtu lui-même, et que, pour confirmer le témoignage qu’il rendait à une si bonne action, il daigna se montrer revêtu de l’habit donné au pauvre, il se souvenait de ce qu’il avait dit autrefois : « Tout ce que vous avez fait au moindre des pauvres vous me l’avez fait à moi-même. » Cette vision ne donna point d’orgueil au bienheureux ; mais, reconnaissant avec quelle bonté Dieu le récompensait de cette action, il se hâta de recevoir le baptême, étant âgé de dix-huit ans.

Cet épisode de la vie de Martin peut être mis en parallèle avec celui du bon Samaritain : un blessé/un pauvre sont au bord de la route. Les passants/les spectateurs ne font rien. Un Samaritain/un catéchumène vient à son aide, selon ses moyens.

Le Pape François commente dans « Fratelli Tutti » ce passage de l’Evangile:
Ce récit (Le bon samaritain) « nous révèle une caractéristique essentielle de l’être humain, si souvent oubliée : nous avons été créés pour une plénitude qui n’est atteinte que dans l’amour. Vivre dans l’indifférence face à la douleur n’est pas une option possible ; nous ne pouvons laisser personne rester ‘‘en marge de la vie’’. Cela devrait nous indigner au point de nous faire perdre la sérénité, parce que nous aurions été perturbés par la souffrance humaine. C’est cela la dignité ! »

Tous frères, c’est finalement aussi le message de St martin : Charité, Fraternité, Paix, Foi, Prière … tous ces aspects de la vie chrétienne, Martin les a donnés en exemple du chemin à suivre en se laissant guider par le Christ. Un chemin qui mène à l’Amour du prochain, à une réelle fraternité Universelle. C’est en cela que nous sommes appelés à suivre son exemple aujourd’hui. Et à nous poser, à la suite du Pape François, la question suivante :

« Si l’affirmation selon laquelle tous en tant qu’êtres humains nous sommes frères et sœurs n’est pas seulement une abstraction mais devient réalité et se concrétise, [alors, cela devrait-il pas nous mettre] face à une série de défis qui nous bouleversent, nous obligent à envisager de nouvelles perspectives et à développer de nouvelles réactions [?]. »

Que Saint Martin nous guide sur ce chemin de Fraternité,

Amen