Face à la violence … l’Évangile!

La violence fait partie de notre quotidien : Que ce soit à la radio ou à la télévision, la majorité des informations ont trait à des conflits, à des guerres, à des attentats ou des délits. Autour de nous, nos communautés, nos familles, nos couples sont aussi le lieu de violences, tout au moins verbales. Et trop souvent nous sommes violents vis-à-vis de nous-mêmes en négligeant d’écouter nos propres besoins fondamentaux. Face à toute cette violence ambiante, comment pouvons-nous réagir? Habituellement, nous répondons soit par la fuite, soit par la contre-violence. Or, ces deux attitudes entretiennent un cycle : en fuyant, nous justifions la violence de l’autre et nous la tournons vers nous-mêmes. Et la contre-violence ajoute une couche de violence et crée une escalade dans les moyens utilisés.
 
Mais alors, que faire? Gandhi, Martin Luther King sont des exemples récents d’une voie alternative que Jésus nous a montrée dans les évangiles: la non-violence active. Cette façon de vivre, Jésus la résume en quelques lignes : « Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre; …. » (Mt 5 38-42)
Jésus nous propose en fait un changement de regard, tant sur l’autre que sur soi-même. Tous nous méritons d’être regardés avec amour, avec respect, comme des personnes debout. Il ne s’agit pas d’être passif vis-à-vis de la violence. Au contraire! Suite à la gifle qui fait tomber et qui rabaisse, face àla violence qui déshumanise ses victimes, Jésus propose de se relever et de tendre l’autre joue. C’est-à-dire, dans une attitude d’amour vis-à-vis de son ennemi, mettre l’autre devant le paradoxe de son attitude: « Ta peur, ta colère et ta violence n’engendrent en moi ni peur, ni colère, ni violence, mais un sentiment d’amour et de compassion dans le respect de ta vie. »
Suivre Jésus sur cette voie, c’est donc être un homme debout, ressuscité, à l’écoute de son frère en humanité. Ce n’est pas une option mais le seul chemin proposé par le Christ face à la violence, comme nous le dit le Pape Benoit XVI : « Jésus a tracé la voie de la non-violence, qu’il a parcourue jusqu’au bout, jusqu’à la croix, par laquelle il a réalisé la paix et détruit l’inimitié. […] Être aujourd’hui de vrais disciples de Jésus signifie adhérer également à sa proposition de non-violence. »
Une attitude sans doute difficile à mettre en pratique, qui demande un apprentissage et une réelle volonté. Une façon d’agir de tous, à tous les niveaux. Comme le dit le Pape François : « Les politiques de non-violence doivent commencer entre les murs de la maison pour se diffuser ensuite à l’entière famille humaine »
En nous engageant tous ensemble sur ce chemin, le Royaume est proche …
Henri,
Diacre permanent
 
Publié dans l’AEC N°95 du 10 juin 2017